Le Havre repart avec un nouveau visage
STB Féminin

Huit recrues, deux cadres conservés, et une volonté de bâtir une équipe plus expérimentée. Le STB Féminin a appris de sa première saison compliquée en Ligue Féminine 2 et entend bien aborder ce nouvel exercice avec davantage de sérénité.

Comment évaluez-vous votre parcours de la saison dernière ?

Laurent Chamu (coach) : Pour bien comprendre, il faut revenir à l’origine de notre montée en Ligue Féminine 2. L’objectif affiché quand nous étions en NF1 (2023-2024) était de monter en LF2 sous 3 à 4 ans. Finalement, cela s’est produit dès la première année grâce à une excellente dynamique de groupe, des performances sportives solides et, il faut le dire, un peu de réussite. Mais cette montée prématurée nous a surpris : les playoffs de NF1 se terminant fin mai, nous sommes arrivés tard sur le marché des transferts. Ce n’était pas évident, ni financièrement ni sportivement, de trouver toutes les ressources nécessaires. Nous avons donc décidé de conserver quasiment le même groupe, pour préserver la cohésion. En revanche, dès le début de la saison de LF2 nous avons remarqué que la marche était un peu haute pour certaines joueuses. La saison a été compliquée, mais nous savions qu’il n’y avait pas de descente directe et qu’un barrage contre le 3ème de NF1 servirait de filet de sécurité. C’est exactement ce qui s’est produit : après avoir perdu le premier match à Illkirch-Graffenstaden, nous avons gagné les deux suivants à domicile et obtenu notre maintien.

Quels points positifs retenez-vous malgré tout ?

D’abord, que la Ligue Féminine 2 est un championnat très compétitif. Ce n’était pas une surprise puisque nous avions déjà joué six saisons à ce niveau même si cela remontait à quelques années, mais j’ai constaté qu’en dix ans, le niveau a encore progressé : techniquement, tactiquement, athlétiquement …

Malgré nos difficultés, nous étions proches de notre objectif : il nous a manqué un match pour nous sauver directement. Nous avions le panier-average favorable sur quatre de nos concurrents directs (Saint-Amand, Alençon, Nice et Aulnoye). Finalement, ce sont ces petits détails qui ont fait la différence.

Quels enseignements tirez-vous de cette saison ?

Le principal constat, c’est que nous manquions d’expérience. Nous avions beaucoup de jeunes joueuses talentueuses, mais dans certaines fins de match, l’absence de vécu nous a coûté cher. Nous avons donc orienté notre recrutement cet été vers davantage d’expérience.

Quels changements avez-vous effectués dans votre effectif cet été ?

Nous n’avons conservé que deux joueuses sur dix. Pour des raisons financières, nous avons réduit le groupe de dix à huit contrats. Nous avons donc recruté huit nouvelles joueuses, dont quatre expérimentées âgées de 28 à 30 ans, afin de mieux encadrer l’équipe.

Comment avez-vous ciblé votre recrutement ?

Nous voulions une équipe polyvalente et mobile. Avec seulement huit joueuses, il faut anticiper les blessures et miser sur des profils capables de jouer plusieurs postes. Nous avons donc recruté des joueuses pouvant à la fois écarter le jeu grâce à leur adresse extérieure et être efficaces près du cercle. L’idée était aussi d’avoir une équipe capable de s’adapter défensivement, notamment sur les changements d’écrans.

Êtes-vous satisfait de ce recrutement ?

Il est encore trop tôt pour le dire. Nous n’avons disputé que deux matchs de préparation, jamais au complet. Une joueuse a disputé la Coupe d’Afrique des Nations et notre joueuse américaine est arrivée tardivement. Nous aurons notre premier match au complet samedi prochain.

Mais sur les trois semaines écoulées, je vois une équipe capable de rivaliser avec pas mal d’adversaires, au moins à domicile. Reste à voir comment elle se comportera à l’extérieur. Globalement, je suis plutôt optimiste.

Pouvez-vous nous présenter votre groupe pour la saison 2025-2026 ?

Quelle joueuse sera particulièrement à suivre cette saison ?

Aucune en particulier : c’est le collectif qui sera à suivre. Notre force doit venir d’un groupe homogène, où chacune des joueuses est capable d’apporter et de surprendre l’adversaire.

Quel rôle attendez-vous de vos cadres ?

Principalement d’apporter l’expérience qui nous a fait défaut la saison passée, notamment dans les moments clés.

Quelle identité de jeu souhaitez-vous mettre en place ?

Nous voulons un jeu rapide, basé sur la transition et la contre-attaque. Bien sûr, nous ne pourrons pas jouer uniquement sur ce registre : sur demi-terrain, il faudra aussi savoir trouver les meilleures opportunités. Défensivement, l’idée est de forcer l’adversaire à prendre les tirs les plus compliqués.

Quelles sont vos premières impressions sur votre groupe après la préparation ?

La première impression, c’est que nous avons pris un peu de retard, notamment parce que nous n’avons pas encore pu travailler au complet. Mais depuis quelques jours, je constate de vrais progrès. Même si nous serons peut-être pas totalement prêts pour les deux ou trois premiers matchs, je suis convaincu que nous atteindrons rapidement notre rythme de croisière.

Quels seront vos objectifs pour cette saison 2025-2026 ?

Un seul : le maintien. L’idée est de rester en Ligue Féminine 2, rien de plus. Et si cela doit se jouer au dernier ou à l’avant-dernier match, nous signerons tout de suite.

Avez-vous des objectifs à court, moyen ou long terme ?

À court terme, assurer notre maintien. À moyen terme, voir si nous pouvons nous stabiliser en LF2, car nous disposons probablement du plus petit budget du championnat. Ce sera une saison test pour évaluer notre capacité à pérenniser le projet à ce niveau. À long terme, si nous parvenons à devenir une équipe solide de Ligue Féminine 2, alors seulement nous pourrons envisager d’autres objectifs.

Où situez-vous votre équipe par rapport au reste du championnat ?

Il est trop tôt pour le dire. Les matchs de préparation ne sont pas toujours représentatifs : certaines équipes sont prêtes, d’autres non. Idéalement, la saison parfaite serait de se positionner en milieu de tableau, mais pour l’instant je préfère rester prudent.

Pour démarrer sa saison, le Havre accueillera Rouen Bihorel le samedi 27 septembre prochain. Pour consulter le calendrier complet de la saison régulière du STB Féminin, cliquez ici.